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Traduction et traductibilité chez Gramsci
C’est au tournant du siècle que le caractère central de la question de la traduction dans la pensée de Gramsci a commencé à être étudié sérieusement, notamment par des auteurs tels que Derek Boothman[1], Fabio Frosini[2] ou, en France, plus récemment, Romain Descendre et Jean-Paul Zancarini[3]. Ces travaux s’inscrivaient dans la lignée de ceux consacrés à la question du langage chez Gramsci, dont l’importance avait été mise en évidence en 1979 par Lo Piparo[4].
multilinguisme et pratique de la traduction
La traduction chez Gramsci est avant tout une pratique. Gramsci a grandi, en effet, dans un univers bilingue : dans les années 1890, à Ghilarza, la langue d'usage est le sarde, mais, dans la famille Gramsci, le père n’étant pas sarde, on parle aussi l’italien [5]. Plus tard, c’est au lycée de Cagliari, puis à l’Université de Turin que Gramsci apprendra à maîtriser l’italien littéraire et cultivé et qu’il commencera à réfléchir à la question de la langue nationale et au statut des dialectes ; c’est dans les réunions du mouvement ouvrier et socialiste de la capitale du Piémont, puis au cours de ses déplacements dans toute la péninsule, à partir de 1924, qu’il s’immergera dans les italiens populaires, marqués d’empreintes dialectales. Il sera très vite confronté, au sein du parti socialiste, à la question de la « langue universelle », en l’occurrence [[Gramsci et la querelle de l'espéranto|l’espéranto)), dont le parti prône la diffusion et l’apprentissage. Pendant son séjour en Russie, Gramsci travaillera à Moscou pour la IIIe Internationale dans un autre contexte multilingue : il s’y exprimera en français, l’une des langues d’usage, avec l’allemand et le russe, de l’organisation ; pendant quelques mois, en 1924, il vivra à Vienne dans un univers germanophone ; enfin, en épousant Giulia Schucht à la fin de 1923, il était entré dans une famille où on parle russe, français et italien.
- ↑ Derek Boothman, Traducibilità e processi traduttivi: un caso: A. Gramsci linguista, (Perugia: Guerra, 2004)
- ↑ Fabio Frosini, "Traducibilità Dei Linguaggi e Unità Di Teoria e Pratica Nei Quaderni Del Carcere Di Antonio Gramsci", Relazione Al Convegno "Crisi e Critica della modernità in Antonio Gramsci" (Brescia, 21 Marzo 2015), <https://www.academia.edu/38055269/Fabio_Frosini_Traducibilit%C3%A0_dei_linguaggi_e_unit%C3%A0_di_teoria_e_pratica_nei_Quaderni_del_carcere_di_Antonio_Gramsci_Relazione_al_convegno_CRISI_E_CRITICA_DELLA_MODERNIT%C3%80_IN_ANTONIO_GRAMSCI_Brescia_21_marzo_2015_>, "Sulla «traducibilità» Nei Quaderni Di Gramsci, Critica Marxista, N.S., 2003, 6, Pp. 29-38.’, <https://www.academia.edu/440521/F_Frosini_Sulla_traducibilit%C3%A0_nei_Quaderni_di_Gramsci_Critica_marxista_N_S_2003_6_pp_29_38>
- ↑ Romain Descendre et Jean-Claude Zancarini. « De la traduction à la traductibilité : un outil d’émancipation théorique ». Laboratoire italien. Politique et société, nᵒ 18, novembre 2016. journals.openedition.org, doi:10.4000/laboratoireitalien.1065.
- ↑ Franco Lo Piparo, Lingua intellettuali egemonia in Gramsci. Roma, 1979
- ↑ voir : Alessandro Carlucci, "«Viva Sa Comune!» Il Ruolo Del Sardo Nella Biografia Linguistica Di Antonio Gramsci", Antologia Premio Gramsci, XII Edizione, Sassari: Edes, 2012. www.academia.edu, https://www.academia.edu/18729800/_Viva_sa_comune_Il_ruolo_del_sardo_nella_biografia_linguistica_di_Antonio_Gramsci_Antologia_Premio_Gramsci._XII_Edizione_Sassari_Edes_2012)