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Traduction et traductibilité chez Gramsci : Différence entre versions

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Pour Gramsci, en effet, il s’agit avant tout de mettre le texte étranger à la portée du lecteur italien populaire, de l’ouvrier, du paysan, etc. qui n’a pas forcément le bagage académique lui permettant « d’aller à la rencontre de l’auteur ». Gramsci veut traduire « pour les masses ». On pourrait penser que cette démarche implique une exigence « académique » et « technique » moindre pour le traducteur, mais en réalité, pour Gramsci, cela suppose au contraire que le traducteur soit particulièrement qualifié : c’est ce qu’il explique à sa femme Giulia dans une lettre de septembre 1932 : « Voici ce que j’entends par traductrice qualifiée : non pas seulement la capacité élémentaire et primaire de traduire la prose de la correspondance commerciale ou d’autres manifestations littéraires que l’on peut ramener au type de prose journalistique, mais la capacité à traduire n’importe quel auteur, qu’il soit littéraire, politique, historien ou philosophe, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, et, donc, l’apprentissage des langages spécialisés et scientifiques et des significations des termes techniques selon les différentes époques. Et cela même ne suffit pas : un traducteur qualifié doit être en mesure, non seulement de traduire de manière littérale, mais de traduire les termes, même conceptuels, d’une culture nationale donnée dans les termes d’une autre culture nationale, autrement dit un tel traducteur devrait connaître de manière critique deux civilisations et être en mesure de faire connaître l’une à l’autre en se servant du langage historiquement déterminé de la civilisation à laquelle il fournit le matériel d’information »<ref>''Lettres de prison'', O. C., p. 257</ref> Le traducteur doit, dans l’idéal, avoir la même connaissance approfondie – c’est-à-dire « critique » - non seulement des deux langues, mais aussi des deux cultures auxquelles celles-ci appartiennent, voire la même familiarité avec ces deux cultures. Si la bonne traduction est celle qui « laisse le lecteur tranquille », elle suppose cependant que le traducteur ait lui-même franchi le chemin qui sépare l’auteur du lecteur. La tache du traducteur consiste à construire les passerelles nécessaires pour porter jusqu’à un lectorat, jusqu’à un public, jusqu’à un peuple, des actes, des réflexions, des analyses, des créations qui relèvent d’une autre culture, en admettant en principe que le lecteur ou l’acteur cible n’est pas lui-même en mesure de faire seul le chemin. Ce chemin, en revanche, doit être fait par le traducteur. Celui-ci doit accomplir le travail nécessaire pour aller vers l’auteur. Pour que Giulia devienne une bonne traductrice de l’italien en russe, il faut qu’elle ait elle-même parcouru le chemin qui la sépare de la culture, de la civilisation, du monde italiens et qu'elle ait parcouru ce chemin dans les deux sens, car, dit Gramsci, la double connaissance impliquée ici doit être « critique » : critique vis à vis de la cible, par la distance même qu’il implique, mais aussi, et par cette même distance, vis à vis de la source.
 
Pour Gramsci, en effet, il s’agit avant tout de mettre le texte étranger à la portée du lecteur italien populaire, de l’ouvrier, du paysan, etc. qui n’a pas forcément le bagage académique lui permettant « d’aller à la rencontre de l’auteur ». Gramsci veut traduire « pour les masses ». On pourrait penser que cette démarche implique une exigence « académique » et « technique » moindre pour le traducteur, mais en réalité, pour Gramsci, cela suppose au contraire que le traducteur soit particulièrement qualifié : c’est ce qu’il explique à sa femme Giulia dans une lettre de septembre 1932 : « Voici ce que j’entends par traductrice qualifiée : non pas seulement la capacité élémentaire et primaire de traduire la prose de la correspondance commerciale ou d’autres manifestations littéraires que l’on peut ramener au type de prose journalistique, mais la capacité à traduire n’importe quel auteur, qu’il soit littéraire, politique, historien ou philosophe, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, et, donc, l’apprentissage des langages spécialisés et scientifiques et des significations des termes techniques selon les différentes époques. Et cela même ne suffit pas : un traducteur qualifié doit être en mesure, non seulement de traduire de manière littérale, mais de traduire les termes, même conceptuels, d’une culture nationale donnée dans les termes d’une autre culture nationale, autrement dit un tel traducteur devrait connaître de manière critique deux civilisations et être en mesure de faire connaître l’une à l’autre en se servant du langage historiquement déterminé de la civilisation à laquelle il fournit le matériel d’information »<ref>''Lettres de prison'', O. C., p. 257</ref> Le traducteur doit, dans l’idéal, avoir la même connaissance approfondie – c’est-à-dire « critique » - non seulement des deux langues, mais aussi des deux cultures auxquelles celles-ci appartiennent, voire la même familiarité avec ces deux cultures. Si la bonne traduction est celle qui « laisse le lecteur tranquille », elle suppose cependant que le traducteur ait lui-même franchi le chemin qui sépare l’auteur du lecteur. La tache du traducteur consiste à construire les passerelles nécessaires pour porter jusqu’à un lectorat, jusqu’à un public, jusqu’à un peuple, des actes, des réflexions, des analyses, des créations qui relèvent d’une autre culture, en admettant en principe que le lecteur ou l’acteur cible n’est pas lui-même en mesure de faire seul le chemin. Ce chemin, en revanche, doit être fait par le traducteur. Celui-ci doit accomplir le travail nécessaire pour aller vers l’auteur. Pour que Giulia devienne une bonne traductrice de l’italien en russe, il faut qu’elle ait elle-même parcouru le chemin qui la sépare de la culture, de la civilisation, du monde italiens et qu'elle ait parcouru ce chemin dans les deux sens, car, dit Gramsci, la double connaissance impliquée ici doit être « critique » : critique vis à vis de la cible, par la distance même qu’il implique, mais aussi, et par cette même distance, vis à vis de la source.
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Cette conception de la traduction et du rôle du traducteur fait écho à une remarque que fait Gramsci à plusieurs reprises à propos d’une réflexion de Lénine : « en 1921, traitant de questions d’organisation, Ilitch écrivit et dit (à peu près) ceci : nous n’avons pas su “traduire“ dans les langues européennes notre langue »<ref>''Cahier 11'', 46</ref>. R. Descendre et J.C. Zancarini ont fait l’historique de ce rappel de la réflexion de Lénine dans les écrits de Gramsci, depuis les articles de la période précédent l’arrestation jusqu’à sa reprise dans les Cahiers 7 et 11 <ref>voir : Romain Descendre, Jean-Claude Zancarini, ''De la traduction à la traductibilité : un outil d’émancipation théorique'', O. C.</ref>, dans lequel Gramsci consacre une section à la question de la « traductibilité des langages scientifiques et philosophiques » qu’il commence précisément par ce rappel.

Version du 12 décembre 2020 à 11:53

C’est au tournant du siècle que le caractère central de la question de la traduction dans la pensée de Gramsci a commencé à être étudié sérieusement, notamment par des auteurs tels que Derek Boothman[1], Fabio Frosini[2] ou, en France, plus récemment, Romain Descendre et Jean-Paul Zancarini[3]. Ces travaux s’inscrivaient dans la lignée de ceux consacrés à la question du langage chez Gramsci, dont l’importance avait été mise en évidence en 1979 par Lo Piparo[4].

Multilinguisme et pratique de la traduction

La traduction chez Gramsci est avant tout une pratique. Gramsci a grandi, en effet, dans un univers bilingue : dans les années 1890, à Ghilarza, la langue d'usage est le sarde, mais, dans la famille Gramsci, le père n’étant pas sarde, on parle aussi l’italien [5]. Plus tard, c’est au lycée de Cagliari, puis à l’Université de Turin que Gramsci apprendra à maîtriser l’italien littéraire et cultivé et qu’il commencera à réfléchir à la question de la langue nationale et au statut des dialectes ; c’est dans les réunions du mouvement ouvrier et socialiste de la capitale du Piémont, puis au cours de ses déplacements dans toute la péninsule, à partir de 1924, qu’il s’immergera dans les italiens populaires, marqués d’empreintes dialectales. Il sera très vite confronté, au sein du parti socialiste, à la question de la « langue universelle », en l’occurrence [[Gramsci et la querelle de l'espéranto|l’espéranto)), dont le parti prône la diffusion et l’apprentissage. Pendant son séjour en Russie, Gramsci travaillera à Moscou pour la IIIe Internationale dans un autre contexte multilingue : il s’y exprimera en français, l’une des langues d’usage, avec l’allemand et le russe, de l’organisation ; pendant quelques mois, en 1924, il vivra à Vienne dans un univers germanophone ; enfin, en épousant Giulia Schucht à la fin de 1923, il était entré dans une famille où on parle russe, français et italien.

Par ailleurs, lorsqu’il se trouve, à partir de 1915, dans la position de rédacteur en chef, officiel ou non, de revues ou de quotidiens, Gramsci fait lui-même appel à des traducteurs : L'Ordine Nuovo publie régulièrement des textes politiques ou littéraires étrangers en traduction. Gramsci est ainsi directement confronté aux difficultés spécifiques que cela comporte : « Les traducteurs sont mal payés et traduisent plus mal encore », écrit-il [6]. En 1923, il aidera Giulia, sa future épouse, à traduire en italien le roman de Bogdanov « L’étoile rouge ». Aussi n’est-il pas surprenant que, lorsqu’il peut enfin commencer à travailler sérieusement en prison, à partir du début de 1929, il se livre lui-même à des exercices de traduction, à titre tout d’abord de « dérouillage » intellectuel, « pour se refaire la main » [7], puis comme une activité beaucoup plus systématique qui le conduira à remplir quatre des trente-trois Cahiers de prison de traductions, principalement de textes allemands. Gramsci traduit par exemple un numéro de 1927 de la revue Die literarische Welt consacré à la littérature américaine contemporaine ; diverses fables des frères Grimm ; des textes de Goethe, du linguiste Franz Nikolaus Finck et enfin, de Marx, Travail salarié et capital (1849), les Thèses sur Feuerbach, une partie de la « Préface » de 1857 à la Critique de l’économie politique, un extrait du Manifeste.

Dans un texte de 1813 fondateur pour les études de traductologie, Shleiermacher énonce les deux logiques possibles du traduire : « Ou bien le traducteur laisse l’écrivain le plus tranquille possible et fait que le lecteur aille à sa rencontre, ou bien il laisse le lecteur le plus tranquille possible et fait que l’écrivain aille à sa rencontre »[8], montrant ensuite quelles difficultés présentent chacune d’elles. Il est clair que Gramsci, quand il fait lui-même œuvre de traducteur, choisit la seconde de ces logiques : il cherche à aller vers le lecteur plutôt que rester fidèle au texte source. Ainsi change-t-il, par exemple, les noms allemands des personnages des fables des frères Grimm pour les remplacer par des noms italiens ou sardes : Hansel et Gretel deviennent Giannino e Ghitina, Die kluge Elsa, en français habituellement traduit par « La sage Elise », devient Elsa la furba (Elise la maline). De même, comme l’a montré Lucia Borghese [9], fait-il disparaître dans ses traductions les références religieuses.

Pour Gramsci, en effet, il s’agit avant tout de mettre le texte étranger à la portée du lecteur italien populaire, de l’ouvrier, du paysan, etc. qui n’a pas forcément le bagage académique lui permettant « d’aller à la rencontre de l’auteur ». Gramsci veut traduire « pour les masses ». On pourrait penser que cette démarche implique une exigence « académique » et « technique » moindre pour le traducteur, mais en réalité, pour Gramsci, cela suppose au contraire que le traducteur soit particulièrement qualifié : c’est ce qu’il explique à sa femme Giulia dans une lettre de septembre 1932 : « Voici ce que j’entends par traductrice qualifiée : non pas seulement la capacité élémentaire et primaire de traduire la prose de la correspondance commerciale ou d’autres manifestations littéraires que l’on peut ramener au type de prose journalistique, mais la capacité à traduire n’importe quel auteur, qu’il soit littéraire, politique, historien ou philosophe, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, et, donc, l’apprentissage des langages spécialisés et scientifiques et des significations des termes techniques selon les différentes époques. Et cela même ne suffit pas : un traducteur qualifié doit être en mesure, non seulement de traduire de manière littérale, mais de traduire les termes, même conceptuels, d’une culture nationale donnée dans les termes d’une autre culture nationale, autrement dit un tel traducteur devrait connaître de manière critique deux civilisations et être en mesure de faire connaître l’une à l’autre en se servant du langage historiquement déterminé de la civilisation à laquelle il fournit le matériel d’information »[10] Le traducteur doit, dans l’idéal, avoir la même connaissance approfondie – c’est-à-dire « critique » - non seulement des deux langues, mais aussi des deux cultures auxquelles celles-ci appartiennent, voire la même familiarité avec ces deux cultures. Si la bonne traduction est celle qui « laisse le lecteur tranquille », elle suppose cependant que le traducteur ait lui-même franchi le chemin qui sépare l’auteur du lecteur. La tache du traducteur consiste à construire les passerelles nécessaires pour porter jusqu’à un lectorat, jusqu’à un public, jusqu’à un peuple, des actes, des réflexions, des analyses, des créations qui relèvent d’une autre culture, en admettant en principe que le lecteur ou l’acteur cible n’est pas lui-même en mesure de faire seul le chemin. Ce chemin, en revanche, doit être fait par le traducteur. Celui-ci doit accomplir le travail nécessaire pour aller vers l’auteur. Pour que Giulia devienne une bonne traductrice de l’italien en russe, il faut qu’elle ait elle-même parcouru le chemin qui la sépare de la culture, de la civilisation, du monde italiens et qu'elle ait parcouru ce chemin dans les deux sens, car, dit Gramsci, la double connaissance impliquée ici doit être « critique » : critique vis à vis de la cible, par la distance même qu’il implique, mais aussi, et par cette même distance, vis à vis de la source.

Cette conception de la traduction et du rôle du traducteur fait écho à une remarque que fait Gramsci à plusieurs reprises à propos d’une réflexion de Lénine : « en 1921, traitant de questions d’organisation, Ilitch écrivit et dit (à peu près) ceci : nous n’avons pas su “traduire“ dans les langues européennes notre langue »[11]. R. Descendre et J.C. Zancarini ont fait l’historique de ce rappel de la réflexion de Lénine dans les écrits de Gramsci, depuis les articles de la période précédent l’arrestation jusqu’à sa reprise dans les Cahiers 7 et 11 [12], dans lequel Gramsci consacre une section à la question de la « traductibilité des langages scientifiques et philosophiques » qu’il commence précisément par ce rappel.

  1. Derek Boothman, Traducibilità e processi traduttivi: un caso: A. Gramsci linguista, (Perugia: Guerra, 2004)
  2. Fabio Frosini, "Traducibilità Dei Linguaggi e Unità Di Teoria e Pratica Nei Quaderni Del Carcere Di Antonio Gramsci", Relazione Al Convegno "Crisi e Critica della modernità in Antonio Gramsci" (Brescia, 21 Marzo 2015), <https://www.academia.edu/38055269/Fabio_Frosini_Traducibilit%C3%A0_dei_linguaggi_e_unit%C3%A0_di_teoria_e_pratica_nei_Quaderni_del_carcere_di_Antonio_Gramsci_Relazione_al_convegno_CRISI_E_CRITICA_DELLA_MODERNIT%C3%80_IN_ANTONIO_GRAMSCI_Brescia_21_marzo_2015_>, "Sulla «traducibilità» Nei Quaderni Di Gramsci, Critica Marxista, N.S., 2003, 6, Pp. 29-38.’, <https://www.academia.edu/440521/F_Frosini_Sulla_traducibilit%C3%A0_nei_Quaderni_di_Gramsci_Critica_marxista_N_S_2003_6_pp_29_38>
  3. Romain Descendre et Jean-Claude Zancarini. « De la traduction à la traductibilité : un outil d’émancipation théorique ». Laboratoire italien. Politique et société, nᵒ 18, novembre 2016. journals.openedition.org, doi:10.4000/laboratoireitalien.1065.
  4. Franco Lo Piparo, Lingua intellettuali egemonia in Gramsci. Roma, 1979
  5. voir : Alessandro Carlucci, "«Viva Sa Comune!» Il Ruolo Del Sardo Nella Biografia Linguistica Di Antonio Gramsci", Antologia Premio Gramsci, XII Edizione, Sassari: Edes, 2012. www.academia.edu, https://www.academia.edu/18729800/_Viva_sa_comune_Il_ruolo_del_sardo_nella_biografia_linguistica_di_Antonio_Gramsci_Antologia_Premio_Gramsci._XII_Edizione_Sassari_Edes_2012)
  6. voir la lettre à Tania du 26/08/1929 : « Les traducteurs sont mal payés et traduisent plus mal encore. En 1921 je me suis adressé aux représentants italiens de la Société des auteurs français pour avoir l'autorisation de publier un roman sous forme de feuilleton. Pour 1000 lires j'obtins l'autorisation et la traduction faite par un quidam qui était avocat. Le service faisait tellement sérieux et l'avocat-traducteur semblait tellement être un homme du métier que j'envoyai tout droit le manuscrit aux typos, afin qu'on composât la matière de dix feuilletons à tenir toujours prêts. Cependant la nuit précédant le début de la publication, je voulus, par scrupule, contrôler et je me fis apporter les épreuves. Dès les premières lignes, je bondis : je venais de découvrir que sur une montagne il y avait un gros navire. Il ne s'agissait pas du mont Ararat et donc de l'arche de Noé, mais d'une montagne suisse et d'un grand hôtel. La traduction était tout entière de cet acabit : « morceau de roi était traduit pezzettino di re, « goujat »: pesciolino et tout à l'avenant et de façon encore plus comique. Sur ma protestation, le service me fit un rabais de 300 lires pour faire refaire la traduction et m'indemniser de la composition perdue, mais le plus beau fut que lorsque l'avocat-traducteur eut entre les mains les 700 lires qui restaient et qu'il devait remettre à son chef de bureau, il s'enfuit à Vienne avec une fille. », Lettres de prison, http://classiques.uqac.ca/classiques/gramsci_antonio/lettres_de_prison/lettres_de_prison.html
  7. Lettre à Tania du 9 février 1929 : « Pour l'instant je ne fais que des traductions, pour me refaire la main... »
  8. Friedrich Schleiermacher, Des différentes méthodes du traduire, Ed. du Seuil, 1999, p. 49
  9. Lucia Borghese, « Aunt Alene on Her Bycicle: Antonio Gramsci as Translator from German and as Translation Theorist », in Peter Ives and Rocco Lacorte, Gramsci, Language and Translation, Lexington Books, 2010
  10. Lettres de prison, O. C., p. 257
  11. Cahier 11, 46
  12. voir : Romain Descendre, Jean-Claude Zancarini, De la traduction à la traductibilité : un outil d’émancipation théorique, O. C.